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Présentation du contenu : Ce répertoire détaillé décrit le fonds d'archives des familles « Béné-Ruphy ». Présentant les caractéristiques traditionnelles d'un fonds de famille, il est pour l'essentiel composé de titres personnels, de documents domaniaux et de procédures.
Les membres de la famille Béné ayant occupé des fonctions officielles à Saint-Jeoire et dans les environs, il n'est pas étonnant que le fonds soit constitué en outre de papiers de fonction. Parmi ceux-ci, les minutes des notaires Béné, archives publiques, ont fait l'objet d'un versement aux Archives départementales en 1988 et couvrent une période remarquable allant de 1524 à 1659 (2 E 9175-9206).
Ce fonds retrace le parcours pluriséculaire d'une famille qui contribua à la vie institutionnelle, religieuse, économique, sociale et familiale de l'ancienne province du Faucigny. L'intérêt de ce fonds dépasse le strict périmètre de la famille Béné et de son berceau de Saint-Jeoire.
Présentation du producteur : Originaire de Saint-Jeoire, la famille Béné se distingue par la notabilité de ses membres. Ils remplirent, parfois cumulèrent, de nombreuses fonctions comme celles de syndics, rénovateurs d'extentes, fermiers des bancs à sel, châtelains ou hommes d'affaires des nobles de la Fléchère... Mais l'origine de leur ascension sociale, ils la doivent à l'exercice de la charge de notaire.
Tenant les rênes de la vie locale, la famille bénéficie en outre d'une excellente réputation dans le duché : selon Jean Nicolas « la dte famille n'a jamais été bien riche, ni bien pauvre mais a toujours vecu dans une certaine aisance, et une honnête mediocrite, et par contre a toujours joui d'une estime generale et non seulement dans la susdte commune mais encore dans tous les environs ».
Les premiers individus de la lignée identifiés à Saint-Jeoire sont qualifiés de bourgeois dès le XVIe siècle. Il faut toutefois attendre le siècle suivant pour voir Jean et Nicolas Béné faire profession de notaire. Un minutier de 1524 est toutefois attribué à un membre de la famille, sans qu'il soit clairement identifié (2 E 9175). Jean et Nicolas transmirent cette charge à leurs descendants jusqu'au XIXe siècle. L'exercice de cette éminente tâche leur permit d'accéder à des fonctions officielles.
Signe de leur notabilité, les Béné disposent au XVIIIe siècle, du droit de sépulture dans l'église paroissiale de Saint-Jeoire, alors réservé aux familles illustres du lieu, à l'instar des seigneurs de Saint-Jeoire et des nobles de la Fléchère (E DEPOT 241/GG 13).
François Béné occupa les fonctions de commis au banc à sel de Saint-Jeoire et de fermier de l'abbaye de Sixt. Son héritier direct, Joseph-Marie Béné fut syndic, curial du comté de Saint-Jeoire, châtelain de La Tour et également fermier de l'abbaye de Sixt. Son fils, Pierre-François, fut maire de 1801 à 1814. Il revient peut-être au frère de ce dernier, François-Joseph Béné († vers 1798), d'avoir détenu la plus haute dignité administrative en étant intendant au bureau des Affaires internes à Turin.
Tout en jouant un rôle actif dans la vie administrative de la province du Faucigny, la famille Béné offrit aussi à l'Église de nombreux membres. François Béné fut ainsi curé de Saint-André, et ses neveux, prénommés Joseph-Marie et Claude-Noël, respectivement curés de Fillinges et de Mégevette.
L'armée put aussi compter parmi ses officiers un membre de la famille Béné. Georges Béné, fils de Joseph-Marie Béné, commanda dans le très réputé Régiment de Savoie.
Au XIXe siècle, une alliance fut nouée avec la famille Ruphy. Scipion Ruphy, célèbre avocat au sénat d'Annecy, s'unit alors avec Marie Aspasie, fille adoptive de l'officier Béné.
Historique de la conservation : Les archives ont été conservées dans une maison bourgeoise de Saint-Jeoire, appelée clos Ruphy, qui fut la résidence historique de la famille Béné. Il s'agit d'une ancienne demeure du XVIIIe siècle, portant le nom d'un célèbre avocat au sénat d'Annecy, Scipion Ruphy, qui en est devenu propriétaire en 1833 suite à son mariage avec Marie-Aspasie Béné. Une de leurs filles, Aline Ruphy, épouse de Francisque Frèrejean, hérita de la résidence, avant que celle-ci ne fut vendue par sa fille, Yvonne-Pierrette Frèrejean, épouse du baron Gabriel de Dianous de La Perrotine, à la commune de Saint-Jeoire en 1973.
Suite à cette acquisition, il fut retrouvé un lot de vieux papiers : à l'initiative de Georges Béné, professeur de physique expérimentale aux Universités de Genève et de Grenoble, conseiller municipal à Saint-Jeoire pendant 12 ans, le fonds fut déposé aux archives communales et demeura à la mairie jusqu'à son entrée aux Archives départementales.
Bibliographie : Les cotes entre crochets renvoient aux ouvrages conservés dans la bibliothèque des Archives départementales de la Haute-Savoie. L'histoire de la famille Béné n'ayant guère éveillé la curiosité des historiens ou des érudits locaux, reste à écrire. On s'orientera vers les références suivantes.
BAUD, Henri et MARIOTTE, Jean-Yves. Histoire des communes savoyardes, tome II Le Faucigny, Edition Horvath, 1980 [US 257].
BENE, Georges, Saint-Jeoire en Faucigny. Un village de Haute-Savoie de son origine à nos jours, Saint-Jeoire, Ville de Saint-Jeoire, 2001 [BIB 5762].