Présentation du contenu : Ce répertoire numérique décrit le fonds d'archives de la commune Combloux. Le présent classement est constitué de deux ensembles : les archives anciennes de Combloux, antérieures à 1792, et les archives dites modernes, couvrant la période 1792-1948.
Les archives antérieures à la Révolution, représentant 2,74 mètres linéaires, rassemblent essentiellement les titres de la communauté d'habitants, ainsi que les archives paroissiales et des papiers de famille.
Les archives modernes, représentant un volume de 3,97 mètres linéaires de documents, constituent un ensemble cohérent, même si l'histoire de la commune n'est relativement bien documentée qu'à partir des années 1840.
Présentation du producteur : La première mention de la paroisse de Combloux nous est fournie dans une charte du prieuré de Chamonix de 1284 (10 G 205). Le document est authentiqué par les sceaux des curés de Combloux et de Megève. Sur celui du curé de Comblo, malheureusement très endommagé, il est encore possible de distinguer les pattes avant d'un loup, emblème du desservant qui jouait avec l'étymologie fantaisiste "combe du loup". Le toponyme s'avère plutôt construit sur les termes latins culmen et culminis désignant un "point culminant, un sommet". En ancien français, la comble renvoie à un "faîte, un sommet, une partie supérieure". La commune occupe en effet une situation géographique privilégiée, dominée notamment par les massifs du Mont-Blanc et des Aravis, ce qui amène Victor Hugo à la qualifier de "perle des Alpes dans son écrin de glaciers".
Au Moyen Âge, la paroisse s'avère d'une taille relativement importante dans la mesure où les enquêtes pontificale et delphinale de 1339 comptabilisent 180 feux (entre 700 et 900 habitants). Le 29 août 1411, l'évêque, au cours de sa visite pastorale, dénombre 100 feux (400 à 500 habitants). En 1766 enfin est atteint le seuil des 167 feux (670 à 835 habitants), niveau sensiblement comparable à celui du XIVe siècle.
Contrairement aux paroisses voisines où la collégiale de Sallanches exerçait une tutelle remarquable, Combloux dépendait des sires de Gex et de Cholay, même si les chanoines y disposaient de quelques biens. La perte des actes constitutifs de la communauté ne nous permet pas d'établir avec précision les circonstances de sa naissance. Il est permis néanmoins de penser que celle-ci est d'une fondation relativement ancienne, sortant de l'ombre, au plus tard, à la fin du XVIe siècle.
Combloux semble avoir été relativement épargnée des malheurs du temps à l'exception toutefois de la "peste" de 1347-1348 qui a dû faire des ravages considérables : comment expliquer autrement la baisse du nombre de feux, de 180 en 1339 à 100 en 1411, observable à partir des enquêtes ponficale et delphinale et des visites pastorales mentionnées précédemment. Le passage des gens de guerre au XVIIe siècle est davantage documenté et semble avoir pesé fortement sur les finances locales. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle est enfin mentionné un incendie justifiant la reconstruction partielle de l'église.
Tournée vers le tourisme des sports d'hiver à partir des années 1920, la commune de Combloux se situe aujourd'hui dans l'arrondissement de Bonneville, canton de Sallanches, et comptait en 2014, 2096 habitants.
Historique de la conservation : Nous ne disposons d'aucun élément permettant de retracer le sort des archives des communautés d'habitants et paroissiales pendant la période allant de 1500 à 1792 : nous pouvons seulement considérer que celles-ci sont respectivement conservées à la maison de ville - et encore pas avant la première moitié du XVIIIe siècle - et à l'église paroissiale.
La conservation des archives nous est moins mal connue à partir de 1793 puisque les titres de la cure sont transférés à la commune, et plus particulièrement les registres paroissiaux conformément au décret du 25 septembre 1792 confiant leur tenue aux communes.
Max BRUCHET est le premier archiviste départemental à être intervenu aux archives communales de Combloux. En septembre 1894, il trouve les archives dans les placards de la salle consulaire. Certains documents ont attiré son attention comme les statuts de la confrérie du Saint-Nom de Jésus de 1523 (aujourd'hui perdu ?), les testaments des curés de Combloux depuis le XVIIe siècle, les comptes municipaux remontant à 1698, ainsi que les délibérations consulaires à partir de 1739. Il remarque toutefois quelques lacunes, et ce notamment dans la collection des délibérations qui s'avère incomplète pour la période révolutionnaire.
Un rapport d'un de ses successeurs complète cet état des lieux : sont ainsi listés un volume des titres d'affranchissement (1754-1792), un volume de fondation et actes concernant la cure et la communauté (1568-1696), cinq sacs de procédures relatifs à la communauté (XVIIe-XVIIIe siècles) et une vingtaine de liasses de pièces comptables.
L'inventaire le plus ancien que nous ayons conservé ne date que de 1865 et il est jugé par les archivistes successifs comme bien "trop sommaire".
Bibliographie : BAUD, Henri et MARIOTTE, Jean-Yves. Histoire des communes savoyardes, tome II Le Faucigny. Edition Horvath, 1980, 619 p. (cote archives US 257).
DEVOS, Roger. Pratiques et mentalités religieuses dans la Savoie du XVIIIe siècle. Le Monde Alpin, 1977, 38 p. (cote archives brochures delta 3097).
Guide des vallées du Giffre et de l'Arve de Genève à Sixt et au pays du Mont-Blanc. Collection les guides du Messager, Thonon, s.d. (cote archives : 3824).
LORGUES, Christiane. L'influence de l'Italie sur l'architecture baroque dans le comté de Nice et en Savoie, Monuments historiques, février 1979, n°101, p. 17-29. (cote archives brochures 3865).