Présentation du producteur : Histoire du lycée :
1912 : Ouverture d'une section professionnelle d'hôtellerie (une quinzaine d'élèves) rattachée au collège municipal de Thonon, berceau de l'enseignement hôtelier en France.
Fernand David, homme politique, né à Annemasse en 1869, est d'abord avocat au barreau de Paris puis député radical-socialiste de la Haute Savoie. Son dynamisme et son intérêt se portent en même temps vers l'étude des questions économiques, au point qu'il devient en 1911 ministre du Commerce dans le cabinet Poincaré. A ce titre, il est contacté par son collègue ministre de l'Instruction publique qui lui annonce qu'un collège municipal presque trop vaste pour sa ville vient d'être créé à Thonon-les-Bains, qui pourrait éventuellement contenir une section hôtelière. Fernand David s'associe immédiatement à cette proposition d'autant plus que Thonon-les-Bains est ville thermale, sous-préfecture, voisine de la Suisse par le Lac Léman, peu éloignée de l'Italie et facilement accessible du reste de la France.
Le projet est adopté par l'État, par le département et la municipalité.
Voilà comment naquit cet organisme en 1912, le premier de cette nature en France, le 3e en Europe. (Serge Ravinet, 1957).
1935 : Transfert de la section hôtelière dans les nouveaux locaux édifiés par la ville de Thonon-les-Bains sur un belvédère donnant sur le lac, face à la sous-préfecture en bordure du boulevard de la Corniche.
Les nouveaux locaux sont dûs à l'architecte Louis Moynat : l'Hôtel "Savoie et Léman" 3 étoiles qui se dresse à l'angle du boulevard Carnot et accueille une soixantaine d'élèves. Il est géré par une société anonyme (SA), le personnel enseignant étant à la charge de l'État.
La participation de l'architecte thononais Louis Moynat, au courant d'architecture moderne internationale d'entre-deux-guerres se concrétise à Thonon-les-Bains par la construction de l'école hôtel. C'est le premier programme en France, intégrant enseignement et pratique sous un même toit.
Il présente un premier projet refusé par le ministère de l'Instruction publique et des Beaux-arts, dont le principe était la construction d'un bâtiment octogonal de 6 étages.
Un deuxième projet est retenu en 1928. Il se compose d'un ensemble de trois étages comportant deux ailes situées respectivement le long des boulevard Carnot et la Corniche reliées entre elles par un corps central octogonal.
La conception de l'école hôtel s'inscrit dans le courant de la pensée architecturale : le fonctionnalisme. Les constructions se distinguent par des formes géométriques élémentaires et proportionnelles. L'édifice s'inscrit dans une volonté contemporaine artistique d'éliminer tout contenu littéraire de la peinture et de la sculpture pour la transformation en "arts purement plastiques" selon l'expression du peintre et théoricien néerlandais Piet Mondrian. Dans sa réalisation, Louis Moynat élimine tout motif architectural traditionnel et ouvre la voie à de nouveaux éléments définissant l'espace.
Source : Journal du patrimoine de la ville de Thonon (Archives municipales n° 3, janvier 1994)
1944 : l'école-hôtel devient le siège de la milice.
"Élèves et maîtres ont vécu ici des heures à la fois tragiques et glorieuses. Ce fut un exemple national en ce lieu où régna la barbarie, pourtant un établissement voué aux seuls bienfaits de l'instruction, de l'entente et de l'espoir en l'existence." (Pierre Roguet, seul évadé du Savoie Léman).
Parmi ce groupe d'élèves en 1943 se trouve Isidore Aron, jeune juif savoyard, ancien élève du lycée de Bonneville. Arrêté et déporté, il est mort au camp de concentration de Dachau après sa libération.
1948-50 : augmentation du nombre d'élèves (140) et transfert à Thonon-les-Bains, dans les locaux de l'école hôtelière, du centre d'apprentissage de La Baule.
1950 : Construction d'une aile supplémentaire destinée à recevoir les locaux d'externat et d'internat...
1954 : Les gestions de l'école et de l'hôtel sont reprises par l'État. L'établissement comprend un collège national technique hôtelier (aujourd'hui lycée) avec son atelier, l'hôtel Savoie Léman et un centre d'apprentissage, aujourd'hui SEP (section d'enseignement professionnel).
Puis il se transformera en lycée technique hôtelier nationalisé préparant au brevet de technicien hôtellerie.
1973 : ouverture d'une section de techniciens supérieurs
1987 : construction d'un bâtiment neuf qui comporte des cuisines d'initiation, trois restaurants pédagogiques d'application et un atelier de pâtisserie, des salles d'informatique, de bureautique, de techniques hôtelières et un amphithéâtre pour conférences. L'effectif est porté à 500 élèves.
1997 : projet de modernisation.
2003-2007 : restructuration complète de l'établissement.
Sources :
http://www.ecole-hoteliere-thonon.com/
http://lythosav.edres74.ac-grenoble.fr/lycee.htm
Bibliographie : LIVRES 5172
Au service de ma ville natale / Georges Pianta, 1987
PER 1001 / 612
Supplément au quotidien : Le Dauphiné libéré : mémoire d'ici, n°5 (l'école de nos parents), septembre 2000
Sur l'histoire du collège avant 1895 :
Les collèges français : 16e-18e siècle / Marie-Madeleine Compère et Dominique Julia, 1984
LIVRES 4074
Revue savoisienne, 1987 (article de Paul Guichonnet sur l'histoire des Barnabites)
F29
Notice sur le collège de Thonon (1811-1821) / Letonnelier
LIVRES 752
Thonon, Evian-les-Bains et le Chablais moderne : étude historique depuis la Révolution jusqu'à nos jours / L.E PICCARD. - Annecy, 1889
USUEL 500
Chablais, une province de Savoie au destin singulier / Joseph Ticon, 2002