La Légion française des combattants a été créée par la loi du 29 août 1940, pour unifier, sur le plan social et civique, les diverses organisations d'anciens combattants, et secondairement pour maintenir l'esprit militaire chez les soldats désarmés par l'Armistice (d'où son interdiction presque immédiate par les autorités d'occupation allemandes en zone nord).
Sur le plan de l'infrastructure administrative, on indiquera que l'Union départementale de la Légion était placée sous l'autorité d'un chef départemental, lequel avait aussi le titre de président et la qualité personnelle de conseiller national.
Celui-ci était assisté d'un sous-chef départemental, vice-président, qui prit plus tard le titre de "secrétaire départemental et chef départemental adjoint", ainsi que (au moins dans les débuts), d'un chef départemental des Amis de la Légion, Dans la première partie de la période (1940-1942), l'organisation centrale à Annecy avait tout à fait les allures d'une administration d'État, fonctionnant parallèlement à l'administration préfectorale demeurée en place, et comprenant :
- un cabinet, chargé du personnel administratif, du courrier, des affaires confidentielles et de la coordination des services ;
- un secrétariat général, ayant principalement dans ses attributions la gestion des chefs et sous-chefs communaux et de l'ensemble de la "population légionnaire" du département ;
- un service d'administration générale, chargé notamment de la tenue des fichiers et des relations avec les pouvoirs publics ;
- un service, de la trésorerie ;
- un service de la propagande ;
- un service de l'action sociale ;
- un service de la presse ;
- un service des corporations.
Aux services administratifs s'ajoutaient un conseil de vingt membres, doté de prérogatives purement consultatives, et un tribunal d'honneur (avec un président, quatre membres titulaires et quatre suppléants), dont le rôle consistait à proposer les admissions et les radiations des légionnaires.
Vers la fin de 1942, les bureaux furent réorganisés en sept divisions et cet agencement subsista, dans ses grandes lignes, jusqu'en août 1944 : 1re Division (Propagande), 2e Division (Prisonniers de guerre), 3e Division (Jeunesse, sous la direction du chef départemental de la "Jeune Légion"), 4e Division (Services civiques et activités spécialisées), 5e Division (Service d'ordre, sous l'autorité du Chef départemental S.O.L.), 6e Division (Services sociaux), 7e Division (Administration, comptabilité et trésorerie).
En outre, tandis que le tribunal d'honneur était maintenu, un directoire départemental de type collégial était mis en place, composé d'un conseil départemental nettement étoffé (une cinquantaine de membres, dont les trente chefs cantonaux désignés d'office), d'un conseil d'administration de cinq membres, d'un comité civique et d'un comité social de chacun huit membres.
Après avoir fonctionné quelque temps 12, rue du Lac à Annecy, le siège de l'Union départementale fut transféré dans un immeuble 21-23 rue Vaugelas, aujourd'hui disparu.
On sait que le S.O.L., dont la création par Joseph Darnand à l'automne de 1941 entraîna la démission (d'ailleurs temporaire) de François Valentin, directeur de la Légion à Vichy, et dont les membres devaient jurer de "lutter contre la démocratie, la dissidence gaulliste et la lèpre juive", fut transformé en Milice française, sorte de police supplétive imitée des S.S. allemands, par la loi du 30 janvier 1943, sous le gouvernement de Pierre Laval.