Ces documents étaient conservés au moment du don par un descendant de la famille Audé, Michel Francou. Lors du classement du fonds, on a pu seulement en partie reconstituer l'historique de sa conservation.

En 1837, Benoit-Jacques Audé est le seul héritier de son oncle Joseph Audé. Son père et son oncle François sont décédés, son oncle Michel, curé de la paroisse de Pringy, n'a pas de postérité et les membres de la famille partis en Russie ne sont pas compris dans la succession. Il est probable que les archives familiales aient été rassemblées par Benoit-Jacques à cette date.

Cependant, Michel Francou est un descendant de Franceline Audé fille de Benoit-Jacques et épouse Charvoz, décédée avant son frère Joseph-Gustave. Il est un peu inhabituel qu'une fille ait conservé les archives familiales alors que des descendants porteurs du nom vivaient encore. Des regroupements de papiers ont-ils eu lieu postérieurement, c'est probable.

On peut se poser la même question pour les archives de la succession Richard, branche éloignée de la famille Francou. Les documents ont pu par exemple être récupérés par Joseph Audé qui a participé à la succession Richard, ou encore collectés plus tardivement par Michel Francou, lors de recherches sur l'histoire familiale.

La famille Audé apparait dans les archives savoyardes au début du XVIIe siècle lorsque Claude Audé s'installe à Annecy en tant que marchand épicier. Le fonds détaillé ci-après comprend des documents produits par ses descendants sur plus d'un siècle (1748 à 1857). Les Audé prospèrent et progressent au sein de la société annécienne. Joseph Audé accède au milieu notarial en 1725, deux de ses fils entrent dans les ordres et un troisième, Joseph-Philibert, reprend la charge de notaire.

Le fonds donné par Michel Francou concerne plus spécifiquement Joseph-Philibert et sa descendance ainsi que les héritiers de sa sœur Antoinette Audé épouse d'Étienne Richard.

Joseph-Philibert a cinq fils qui atteignent l'âge adulte. Étienne est avocat au sénat de Savoie. Charles quitte l'abbaye bénédictine de Talloires où il était entré à l'âge de 16 ans pour s'engager dans l'armée polonaise puis russe. Il accède à la noblesse en Russie et prend le nom d'Audé de Sion. François est avocat à Chambéry. Michel est curé de la paroisse de Pringy. Joseph fait carrière dans l'armée savoyarde.

Le fils d'Étienne, Benoit-Jacques fait carrière dans l'armée du royaume d'Italie et épouse la fille d'un général de la Grande Armée, Joseph Breissand. Le roi Charles-Albert de Piémont-Sardaigne lui accorde le titre de baron qu'il lègue à son fils Joseph-Gustave. Il a également trois filles dont Franceline épouse Charvoz qui est la trisaïeule du donateur du fonds.

Le fils de Charles, Charles, est officier dans l'armée russe puis vice-gouverneur de la grande-duchesse Hélène à Saratov. Son fils Alexandre est administrateur des domaines de la grande duchesse. Alexandre meurt en 1857 laissant 4 enfants en Russie dont on ne connait pas la destinée.

François né en 1762 meurt avant 1799 laissant une veuve Marie-Claudine Favre et un fils unique Joseph-Marie. Marie-Claudine épouse en 1799 son beau-frère Joseph qui devient tuteur de Joseph-Marie en accord avec son frère Michel curateur de leur neveu. Joseph-Marie disparaîtra lors de la campagne de Russie en janvier 1813. Il ne laisse pas d'enfant.

Joseph a également un fils avec Marie-Claudine, Charles-Louis. Ce dernier meurt sans postérité en 1820.

Antoinette épouse Étienne Richard, veuf d'Anne-Jacqueline Favre et père de deux fils Jacques-Philibert, notaire à Alby, et Michel, membre de la garde du roi de Piémont-Sardaigne. De ce mariage, elle a trois filles, Marie-Antoinette, Thérèse et Françoise-Nicolarde.

Don, 2013

Exceptés quelques papiers personnels, les archives de la famille Audé s'articulent autour des relations entre les membres de la famille dans le cadre de leurs possessions et plus spécifiquement de leurs successions.

Deux problèmes de succession se sont présentés à la famille Audé au début du XIXe siècle.

Le premier concerne la succession de Joseph-Marie. Ce dernier, ayant disparu pendant la campagne de Russie en janvier 1813 n'avait pas été légalement déclaré mort d'où l'absence d'une pièce capitale lors de la succession : l'acte de décès. Une requête est faite auprès du roi de France, une enquête est menée par les autorités françaises et la famille demeurant en Russie. La succession n'est réglée qu'en 1839.

La seconde succession à poser des difficultés est celle de Joseph. Ce dernier meurt en 1837 n'ayant plus de fils en vie mais seulement deux neveux. Benoit-Jacques en Savoie et Charles en Russie. Charles réclame une partie de l'héritage de son oncle. Les autres membres de la famille ne sont pas d'accord. C'est l'origine d'un échange épistolaire entre la Savoie et la Russie.

Le fonds Francou comprend également des pièces relatives aux successions Richard.

Archives définitives. Aucun tri ou élimination.

Le fonds ne comprend pas de documents concernant la famille Audé en général mais seulement des pièces relatives à chaque individu. Il a donc été décidé d'établir un plan de classement généalogique avec en tête les archives de Joseph-Philibert Audé dont les enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants ont produit le fonds.

En dernière partie ont été classées les archives de la succession Richard, famille alliée par le biais du mariage d'une fille Audé. Les pièces concernent la succession d'Antoinette Audé épouse Richard, celle de son mari Étienne Richard, la succession du beau-fils d'Antoinette, Jacques-Philibert Richard, et pour finir la succession de Thérèse Richard, fille d'Antoinette.

La reproduction des documents est soumise à l'autorisation des Archives départementales de la Haute-Savoie. En cas de reproduction d'une ou plusieurs pièces, il conviendra de faire apparaître le nom du service dépositaire et la cote du ou des document(s). En cas de réutilisation avec diffusion publique, commerciale ou non, une autorisation doit être demandée à la directrice des Archives départementales.

Claude Audé (? -1679) :

E 667-676 minutier Saige notaire à Annecy, 1635-1644.

Jean Guichard Audé (1631-1702) :

2 E 2627 notaire Guigon à Faverges, 1680.

Claude Audé (1644-1728) :

2 E 2627 notaire Guigon à Faverges, 1685, fol.39.

Jean Guichard Audé (1631-1702) :

6 C 316 bureau de Faverges, 1722, fol. 2-3.

Joseph Audé (1690-1747) :

6 C 319 bureau de Faverges, 1725-1726, fol. 51, 156.

6 C 323 bureau de Faverges, 1729-1730, fol. 33.

6 C 333 bureau de Faverges, 1738, fol. 42.

6 C 342 bureau de Faverges, 1749, fol. 39, 41, 44, 127 et 294.

Claude Philibert Audé (1720-?) :

6 C 141 bureau d'Annecy, 1er septembre 1743 - 13 avril 1744, fol.218.

Jean Françoise Audé (1727-?) :

6 C 144 bureau d'Annecy, 1745, fol. 67.

Joseph Philibert Audé (1719-1786) :

6 C 150 bureau d'Annecy, 1748, fol. 36.

6 C 347 bureau de Faverges, 1754, fol. 7.

6 C 258 bureau d'Annecy, 1787, fol. 117.

Charles Audé de Sion (1758-1830) :

5 H 4 désordre à l'abbaye du Talloires dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle : rapport sur les religieux par l'avocat fiscal Richard, adresse de plusieurs religieux au comte Corte au sujet d'incidents survenus, dossier dom Caffe et dom Joachim Audé, 1778-1792.

François Audé (1762-1799) :

6 C 383 bureau de Faverges, 1790, fol. 17.

2 E 1205 notaire Velland à Annecy, 1790, 13 août 1790.

Joseph Audé (1773-1837) :

9 FS 103 province du Genevois, classes 1792-1798.

2 E 8233 notaire Exertier à Faverges, 19 vendémiaire an VIII (n.s.11 octobre 1799).

2 E 10843 notaire Rollier à Annecy, n° 219, fol.463, 11 septembre 1829.

Marie Claude Favre épouse François puis Joseph Audé :

2 E 4873 notaire Callies à Annecy, 5 frimaire an IV (n.s. 26 novembre 1795).

Benoit Jacques Audé :

2 E 13168 notaire Anthoinoz de Thonon-les-Bains,1830, 27 août 1830.

Joseph-Marie Audé (1790-1813) :

2 E 2340 notaire Exertier à Faverges, 9 septembre 1808.

FRANCE

Archives départementales de Savoie

Franc-maçonnerie savoyarde :

26 F 1-25 Fonds de l'Espérance Savoisienne, 1774-1942.

Franceline Audé :

6 E 13357 notaire Mongellaz à Saint Michel de Maurienne, 4 septembre 1827.

Archives nationales, Pierrefitte-sur-Seine

Étienne Audé :

BB/6/57

RUSSIE

Archives historiques russes d'État (RGIA), Saint-Pétersbourg

Charles Audé de Sion, père :

Fonds 1343

Les cotes entre crochets sont celles de la bibliothèque des Archives départementales de la Haute-Savoie.

- Outils :

BAKOUNINE, Tatiana. Répertoire biographique des franc-maçons russes au XVIIIe-XIXe siècle. Paris : Institut d'études slaves de l'université de Paris, 1967.

FORAS, Amédée (de). Armorial et nobiliaire de l'ancien duché de Savoie. Supplément, Grenoble : Édouard Allier, 1938. [cote GF 4635]

REBORD, Charles-Marie. Dictionnaire du clergé séculier et régulier du diocèse de Genève-Annecy : de 1535 à nos jours. Metz, 1920-1921. Mis en ligne, URL : http://gallica.bnf.fr/Search?adva=1&adv=1&tri=&t_relation=%22cb34213527m%22&lang=fr. [cote Bib 1406]

- Famille AUDÉ :

FRANCOU, Michel. « Histoire d'une famille savoyarde, les Audé » in Cahiers savoyards de généalogie, 1997, vol.7, p. 59-86 [PER 1487]

Sur Claude Audé :

FRANCOU, Michel. « Un homme d'affaire annécien » in Revue savoisienne, 1962, p. 32-34. [PER 1391]

Sur Charles Audé de Sion, père :

AVEZOU, Robert. « Les dernières années du monastère bénédictin du Talloires » in Revue savoisienne, 1931, 2ème trimestre, p. 86-115. [PER 1391]

FRANCOU, Michel. «De Faverges à Saint-Pétersbourg, le chevalier Charles Audé de Sion (1758-1837), général major de l'armée impériale russe » in Revue savoisienne, 1988, 128 ème année, p. 55-67 [PER 1391]

MEZIN, Anne et RJEOUTSKI, Vladislav (dir.) « Audé de Sion, Charles », in Les Français en Russie au siècle des Lumières, dictionnaire des Français, Suisses, Wallons et autres francophones en Russie de Pierre le Grand à Paul Ier. Paris : Centre international d'étude du XVIIIe siècle, 2011, p.30.

RJEOUTSKI, Vladislav. « Les Français dans la franc-maçonnerie russe au siècle des lumières : hypothèses et pistes de recherche » in Slavica Occitania, 2007, 24, p.91-136.

RJEOUTSKI, Vladislav et TCHOUDINOV, Alexandre (dir.). Les précepteurs francophones en Europe, XVIIe-XIXe ss. Paris: l'Harmattan, 2013.

Sur Eugénie Audé, religieuse que Sacrée Cœur :

Abbé BAUNARD. Histoire de Mme Duchesne. Paris, 1878.

FRANCOU, Michel. « Madame Eugénie Audé, religieuse du Sacré Coeur (1792-1842) » in Cahiers savoyards de généalogie, 1997, vol.7, p.110-113. [PER 1487]

- Histoire industrielle locale :

TISSOT, Robert. « Les hauts fourneaux et martinettes du mandement de Faverges », in bulletin d'histoire et d'archéologie de Viuz-Faverges, 1975, n°13, p. 1-20. [cote PER 1398]

Pour chaque référence aux archives dans le cadre d'une publication, il est recommandé de citer le lieu de conservation ainsi que la cote précise de chaque document consulté de la manière suivante : Arch. dép. Haute-Savoie, 184 J + numéro d'article.